A l’heure de la sobriété énergétique et la prise en compte de la dimension environnementale, le Tourisme évolue et la filière de l’hébergement insolite semble prendre un nouveau virage. A la fois dans une éthique de développement durable et de positionnement marketing. Ainsi les hébergements éco-conçus justifient d’une empreinte carbone limitée soit dans la construction soit dans les modes de consommations de leurs clients.
Depuis 20 ans, le secteur de l’insolite se fait une place dans le paysage des hébergements touristiques. Au démarrage, l’insolite répondait à une demande croissante de retour à la nature aux souvenirs d’enfance à l’image des premiers modules développés : tipis, yourtes, cabanes dans les arbres…
En 10 années d’observation, le Cabinet Alliances associé depuis 2017 à Unicstay Esprit insolite, a pu constater la force d’évolution du secteur qui n’a cessé de se diversifier avec toujours plus de nouveautés dans son offre (bulles, dômes géodésiques, Tiny house, …).
Aujourd’hui, l’originalité des hébergements n’est plus la seule source de différenciation et il apparaît de plus en plus de domaines proposant une expérience clients complète (hébergement thématisé en lien avec les activités sur place). Parenthèse Tiny House dans le Loiret est un exemple de cette tendance.
La considération climatique et les contraintes d’urbanisme motivent aussi de nombreux porteurs de projet a orienté leurs projets sur le développement durable.
En effet, de plus en plus de projets sont confrontés à des contraintes d’urbanisme et l’argument d’un impact minime voire nul sur le terrain est un facteur de décision favorable des collectivités. Parallèlement, l’éco-tourisme et le slow tourisme sont des tendances fortes de consommation comme le prouve le développement de plusieurs plateformes de commercialisation dédiées comme Wegogreenr qui recense plus 400 hébergements insolites et éco-responsables en France.
Dans la dernière version de l’observatoire national de l’hébergement insolite, les modules éco-conçus et les écolodges font partie du top 3 avec la plus forte progression d’implantations entre 2019 et 2022 ; même si leur poids dans l’offre globale restent minime.
De nombreuses solutions sont aujourd’hui développées pour limiter l’impact écologique des hébergements insolites.
La société Carré de Vie a développé une cabane implantée sur le site Coucoo Cabanes des grands Cépages entièrement autonome avec une éolienne et des panneaux photovoltaïques produisant de l’électricité et une solution de traitement de l’eau puisée dans le lac et d’assainissement par les plantes en collaboration avec Aquatiris. Cette société, lauréate des trophées du SETT de Montpellier, a conçu plusieurs solutions de phytoépuration adaptées aux différentes typologies de terrains et de besoins.
Les solutions sont de plus en plus nombreuses sur le marché qu’elles soient spécifiques à la production d’énergie come le solaire thermique ou le biogaz ou plus globale comme les modules conçus par Hoummi accessible à partir de 75 000€ TTC qui permet une autonomie en énergie et en eau.
La nouvelle réglementation environnementale RE2020 incite également les constructeurs à concevoir des hébergements éco-responsables, c’est déjà le cas des sociétés Mobi Concept ou Arkegreen.
Outre dans la construction (hébergements, bâtiments communs), les exploitants de sites insolites intègrent le développement durable à leur fonctionnement et à l’accueil de leurs clients.
Parmi les actions souvent engagées, on retrouve :
- La gestion des consommations énergétiques avec l’installation plus fréquentes d’équipements sanitaires moins consommateurs (toilettes sèches, douches solaires, …)
- L’utilisation des produits sains et naturels pour l’entretien des hébergements et des espaces communs
- Les circuits courts et une consommation locale pour les services de restauration (petits-déjeuners, paniers repas, restauration)
- L’implantation d’équipements de loisirs écologiques : piscine naturelle, …
- Une offre d’animations proposée par des prestataires locaux
Pour valoriser ce positionnement éco-responsable plusieurs labels peuvent être obtenus. Le plus connu d’entre eux est le label Clef Verte. Pour aider les professionnels du Tourisme, les Acteurs du Tourisme Durable (ATD) ont édifié un guide des démarches de labellisation pour un tourisme durable.
Le fond Tourisme Durable, géré par l’Agence de la Transition Ecologique (ancienne ADEME), dans le cadre du plan de relance permet le financement de certains investissements.
Caroline Chaud
Consultante spécialisée en Hébergements Insolites
